Aujourd’hui, il existe de 500 à 600 CLT, essentiellement aux États-Unis et au Royaume-Uni. Des expériences avec ce modèle ont également lieu au Canada, au Kenya, en Australie, en France et en Belgique. Et ce qui caractérise le mieux ces CLT, c’est leur diversité. Certains sont actifs dans des zones rurales, d’autres dans des villes, certains se concentrent sur un seul îlot de maisons, d’autres couvrent une province entière. La plupart des CLT ne gèrent qu’une partie des immeubles situés sur leur territoire, mais il y a des exemples – comme le CLT de Caño Martín Peña évoqué en début d’article – qui les gèrent tous. Il y a des CLT qui ne construisent que du logement, d’autres qui développent toutes sortes d’autres fonctions, comme des magasins et des locaux commerciaux. Certains CLT ont 2 maisons dans leur portefeuille, d’autres en ont 3.000. Certains construisent, certains rénovent. Certains mettent des logements en location. Certains proposent des maisons, d’autres des appartements (ou des condominiums). Certains cherchent à toucher le public le plus démuni, d’autres la classe moyenne inférieure.
La manière dont les CLT combinent et appliquent les caractéristiques-types des CLT est également très variable. Rien qu’en Europe, il est frappant de constater à quel point les visions sont différentes en France et au Royaume-Uni. En Angleterre et au Pays de Galles, une grande importance est accordée à la dimension communautaire. La plupart des CLT sont des petites initiatives citoyennes, entièrement soutenues par des bénévoles, principalement dans les zones rurales. Souvent, ils ne possèdent pas le terrain sur lequel se développent leurs projets. En effet, en raison du système britannique de leasehold et freehold, certains terrains ne peuvent pas être vendus, mais uniquement cédés en “location”. En France, la situation est très différente. Les CLT sont encore très récents, mais ce seront probablement principalement les gouvernements urbains qui appliqueront le modèle. La participation des citoyens dans la gestion sera peu ou pas présente. L’accent est mis essentiellement sur la séparation de la propriété du terrain et de la propriété des logements, afin de garantir de manière perpétuelle un prix abordable.